R�seau M�t�o Fran�ais

Une bref pic de chaleur et des orages parfois forts marquent les conditions météo des 28 et 29 août.





Keraunos

Les températures ont atteint au moins 30°C sur 36% de la France mardi 28, jusqu'à 36,9°C à Cazaux (33) et à Biscarosse (40) où il s'agit d'un nouveau record décadaire battant les 36,1°C du 27 août 1991 (mesures depuis 1965).





Des orages très venteux se sont produits en soirée, essentiellement en Nouvelle Aquitaine. Des dégâts ont été signalés entre Gironde (>>) et Charente (>>). Le plus important feu de pins depuis le début de l'année dans les Landes a d'abord été attisé par le vent avant l'arrivée de la pluie (>>).




Arrivée de l'orage vers Lacanau at Carcans (33) - 28 août 2018 - Florian Seriex


Orage en approche de Bordeaux (33) - 28 août 2018 - Jérôme pour Météo Bordeaux

Les orages ont gagné jusqu'à Paris durant la nuit (>>, >>, >>) avant de gagner les Hauts de France et l'Est mercredi 29.

Ces orages s'inscrivent dans une année 2018 nettement plus électrique que 2017 et, plus globalement, l'un des foudroyée depuis le début des mesures.



Suivez l'évolution des orages en temps réel via les radars de précipitation (>>) et d'activité électrique (>>).


Météo60


 

Trois cyclones majeurs se sont formés sur le Pacifique à partir du 15 août.


Satellite le 22 août 2018 à 9 h TU - Ferdinand Valk

Soulik est devenu tempête tropicale le 16 août puis typhon le lendemain (>>). Des lames d'eau de 400 mm en 24 heures et une rafale de 180 km/h ont été observées sur les îles de la Préfecture Kagoshima au Sud du Japon au passage du typhon. La Corée du Sud a été concernée jeudi 23 et vendredi 24 sous la forme atténuée d'une tempête tropicale. Séoul, menacé selon les prévisions initiales, a été finalement été épargné. Le bilan fait état d'un mort, d'un disparu et de dégâts limités.


 
Cimaron est devenu tempête tropicale le 18 août puis typhon le 20. Les grandes îles japonaises Shikoku et Honshu ont été concernées jeudi 23 par des intensités avoisinant encore la catégorie 1 en équivalent sur l'échelle de Saffir Simpson. Les dégâts ont été globalement limités. Treize personnes ont été blessées (>>) et 3 sont portées disparues après avoir été possiblement emportées par les vagues sur une plage de Shizuoka (île de Honshu).




The Japan Times


Mainichi

Lane est devenu tempête tropicale le 15 août puis un ouragan catégorie 5 / 5 le 22 août (>>). Le phénomène n'est pas si fréquent puisque seuls 5 ouragans de cette catégorie ont été recensés sur le Pacifique Central et Lane est celui s'étant approché au plus près d'Hawaï en maintenant une telle intensité. Les îles évitent les vents les plus forts mais subissent des pluies diluviennes depuis le jeudi 23 (jusque 500 mm en 24 h et 800 mm  en 48 h) provoquant des inondations et des glissements de terrain.





Lane vu depuis la station spatiale internationale le 22 août 2018 - Ricky Arnold

Cartes : Wunderground / Tropical Storm Risk


 

Malgré des températures particulièrement élevées ces dernières semaines sur l'Hémisphère Nord, voire exceptionnelles sur l'Europe, le déclin des glaces de l'Arctique s'est vu ralenti.

Au 23 août, l'étendue des glaces de l'Arctique était d'approximativement 4.945 millions de kilomètres carrés. Des niveaux toujours particulièrement bas au regard de la moyenne observée sur la période 1981-2010 (6.866 millions de km2, soit un déficit de 28%). Néanmoins, ce niveau n'est « que » le 6e plus bas observé à cette date, très loin de la triste année 2012 (une superficie inférieure à 4 millions de km2 à la fin août). Une timide amélioration, puisque l'étendue de ces glaces avait alors été la 4e plus faible jamais observée sur l'ensemble du mois de juin.

Graphique de l'étendue des glaces de l'océan Arctique (en millions de km2) - Zachary Michael Labe

En cette fin août, la route maritime Arctique est d'ailleurs ouverte. En effet, le chemin d'accès par la mer de Laptev, la mer de Sibérie Orientale puis la mer des Tchouktches (chemin longeant les côtes Sibériennes) est en partie libérée des glaces, ceci malgré quelques parcelles de glaces éparses encore présentes.

Répartition des glaces dans l'océan Arctique au 24 août 2018 et rapport à la normale 1981-2010 - NSIDC

Désormais, le rythme de fonte semble nettement se réduire en cette fin de mois, synonyme de l'approche de l'automne et de la saison froide. Une fonte qui devrait se poursuivre a priori jusque autour de la mi-septembre, date habituelle du minimum annuel. Selon les prévisions, ce minimum glaciaire devrait se situer loin du record absolu de l'année 2012. Nous serions toutefois une fourchette comprise entre la 4e et la 9e place des plus bas niveaux observés sur les 40 dernières années !

Variation quotidienne de l'étendue des glaces de l'Arctique en 2018 (en km2) - Zachary Michael Labe

Minimums glaciaires en Arctique depuis 2003 et moyennes par décennie - Zachary Michael Labe

L'étendue (superficie) est néanmoins à distinguer du volume des glaces (en kilomètre cube). Un volume en chute sensible depuis plusieurs décennies, et accéléré en ce début de 21è siècle, symbole fort du réchauffement climatique majeur au niveau des pôles. En cette année 2018, nous restons toutefois au dessus des pics observés au début de la décennie 2010.

Anomalie du volume des glaces de l'océan Arctique depuis 1979 - Polar Science Center

Note importante : la notion de « superficie » des glaces correspond aux zones où l'océan est glacé à 15% minimum.

Au 27 août, 121 arrêtés sécheresse concernent 55 départements (>>).



La pluviométrie depuis le 1er juin demeure généralement très déficitaire au Nord de la Seine et à l'Est, très contrastée à l'Ouest et souvent excédentaire sur le Pays Basque et près de la Méditerranée.





Loin des déficits septentrionaux et continentaux, plusieurs stations météo enregistrent leur été le plus pluvieux en Corse.



La tendance française épouse celle d'un été 2018 très sec sur la majeure partie du Nord de l'Europe mais généralement beaucoup plus humide sur les secteurs méditerranéens.


European Drought Observatory

Non loin de la France, la pluviométrie depuis avril est la plus faible depuis le début des mesures (1864) en Suisse Orientale (>>).



Les déficits avoisinent ceux de l'été 1976 en Belgique (>>).



Certains secteurs pourront subir de fortes pluies orageuses lors de l'épisode du 28 au 30 août (>>) mais plus globalement, les 15 jours à venir devraient se montrer plus secs que la normale sur la majeure partie de la France.


OMSZ


 

Après un été particulièrement chaud, petit avant-goût automnal pour le tout dernier week-end d'août. Une masse d'air très fraiche, presque froide pour la saison a déboulé sur la France et plus globalement sur une bonne partie de l'Europe, occasionnant une chute sensible des températures.

L'après-midi du vendredi 25 a été la plus fraiche depuis le début de l'été. Hormis près de la Méditerranée, les températures ont peiné pour dépasser les 20°C au coeur de la journée. Dans certaines localités, le thermomètre n'a pas franchi les 16/17°C, soit 6 à 8°C sous les normes.

Le ciel s'étant dégagé sur la plupart des régions de la moitié Nord dans la courant de la nuit suivante, les températures en ont profité pour devenir particulièrement froides en matinée du samedi 26 août. La toute première gelée de la saison en plaine a été observée dans la Marne, du côté de Mourmelon-le-Grand avec -0.9°C (un record sur cette station récente, où il n'avait jamais gelé en août). Un peu plus en altitude, la tempérautre est descendue jusqu'à -2.0°C à La Chapelle-des-Bois (Doubs - 1072m).

Plusieurs records mensuels ont par ailleurs été battus lors de cette matinée présentant un air d'automne.

D'une manière générale, cette matinée a également été la plus froide de l'été 2018, avec moins de 10°C sur toutes les régions du Nord du pays.

Cette fraicheur était accompagnée d'un peu d'humidité, de quoi observer les toutes premières neiges de la saison à moyenne altitude sur les Alpes. Celle-ci était présente en infime quantité (simple saupodrage) côté Français dès 2000m d'altitude.

Petite pellicule de neige à Val d'Isère (73 - 2600m d'altitude) - matinée du 26 août 2018 - Webcam Skaping

Une situation bien plus remarquable sur les Alpes centrales où la limite pluie-neige s'est parfois abaissée sous les 1000m. En Italie, la quantité de neige était parfois exceptionnelle pour la saison, atteignant localement les 30cm dès 2000m d'altitude !

30cm de neige fraiche au refuge Bioch Hütte (Alpes Italiennes - 2079m d'altitude) - 26 août 2018 - Facebook Rifugio Bioch

L'été 2018 est le second plus chaud mesuré en France depuis le début du XXème siècle après celui de 2003 (>>), une chaleur soutenue tout au long des 3 mois écoulés et ne laissant que peu de place à la fraîcheur. Depuis début août, les nuits du 10 au 12 et du 18 au 19 furent néanmoins plus fraîches du Massif Central aux grandes plaines du Nord et quelques journées furent localement rafraîchies, essentiellement le 9 août au Nord de la Seine.





Ces classements sont néanmoins sur le point d'être chambouler. De l'air d'origine polaire très frais pour la saison atteindra en effet la France à partir du vendredi 24, chassera la masse d'air chaud antérieure (>>) et s'y maintiendra samedi 25 et dimanche 26.


Température de la masse d'air vers 1500 m - Modèle Européen via WXCharts

La journée du samedi 26 s'annonce la plus fraîche avec le plus souvent moins de 20°C au Nord, à peine plus au Sud. Seuls les secteurs méditerranéens atteindront ou dépasseront encore 25°C mais le mistral et la tramontane sembleront bien rafraîchis. Les précipitations s'annoncent globalement assez faibles. Si des averses se maintiennent vers les Alpes samedi, des flocons seront alors observés vers 2300 / 2500 m. 



Nos prévisions du vendredi 24 au dimanche 26 août 2018 - Météo Villes

Les températures remonteraient ensuite rapidement par le Sud lundi 27.


 

Onze départements du Sud-Est de la France ont été placés en vigilance jaune pour de fortes chaleurs du lundi 20 au jeudi 23 août.



Durant cette période, des valeurs de 33 / 36°C sont observées en journée et les nuits demeurent chaudes vers les départements visés.





Plus globalement, le seuil des 30°C a été atteint ou dépassé sur 61% du pays mercredi 22.



Une pulsation d'air polaire mettra brutalement fin à cette chaleur à partir du 24 août, le week-end des 25 et 26 se révélera même nettement plus frais que la normale, une situation inédite depuis le début de l'été.


Prévision de la température de la masse d'air (vers 1500 m) - Modèle Européen via WXCharts

Ainsi, les fortes chaleurs actuelles seront-elles les dernières de l'été ? Concernant l'été météorologique se finissant le 31 août prochain, certainement, mais pas forcément concernant l'été calendaire. La climatologie nous rappelle que la chaleur peut encore se faire pesante en septembre et cette option reste envisageable cette année.


 

Lors du 17ème congrès de Genève en 2015, l'organisation météorologique mondiale a adopté une résolution visant à mettre en valeur les stations d'observation météo dont les relevés portent sur de longues périodes (>>).



En France, l'organisation a reconnu officiellement trois stations centenaires récompensées pour la qualité et la fiabilité de leurs données sur plus d’un siècle.



En 1869, la Ville de Paris met à disposition du Ministère de l'Instruction Publique le Palais du Bardo, conçu pour l'Exposition universelle de 1867 et reconstruit dans le Parc Montsouris, pour fonder l'observatoire météorologique central de Paris-Montsouris. Dès décembre 1869, les mesures y sont relevées huit fois par jour mais la guerre de 1870 entraîne la suspension temporaire des observations. Ces dernières reprennent en juin 1872 et sont ininterrompues depuis. En 1972, l'observatoire a quitté le palais du Bardo devenu vétuste (ce bâtiment brûlera en 1991) mais en restant dans le parc Montsouris. Devenu le Centre interdépartemental de Paris-Montsouris en 1987, il est resté en activité jusqu’en octobre 2011. Aujourd’hui, ne fonctionne plus que la station de mesures météorologiques.


Plan du Parc Montsouris en 1904 - Archives de Paris


Météo-France




Parc Météorologique de Paris Montsouris en avril 2018 - Météo-France



L'observatoire astronomique, météorologique et chronométrique de Besançon est créé par le décret présidentiel du 11 mars 1878, à la demande de la ville de Besançon et des horlogers du Doubs (>>).  Premier service véritablement opérationnel, les observations météorologiques commencent dès le 1er décembre 1881 et deviennent continues en 1884. Elles sont réalisées à l'aide d'un pluviomètre, d'un baromètre à mercure Tonnelot, d'un baromètre enregistreur Redier, d'un baromètre enregistreur Jules Richard, d'un thermomètre enregistreur sans doute dû au même fabricant, d'un anémoscope enregistreur Redier, d'un anémomètre enregistreur Redier, d'un électromètre enregistreur Mascart, d'une série de thermomètres à minima et maxima, de plusieurs thermomètres pour la température du sol à diverses profondeurs (10 et 30 cm sous le gazon), d'un récepteur à neige (en 1889), d'un actinomètre, d'un héliographe Campbell (en 1886) et d'un hygromètre enregistreur Jules Richard. Le service assure huit observations trihoraires à la fin du XIXème siècle.


Observatoire de Besançon - François Vernotte


Parc météorologique de Besançon fin XIXème et en 1926 - Patrimoine en Bourgogne Franche Comté



La station météorologique du Mont Aigoual a été construite entre 1887 et 1894 avec beaucoup de peine en raison de la rudesse du climat à 1 567 mètres d'altitude. L'inauguration a eu lieu le 18 août 1894 et les relevés d'observations y sont tenus de manière continue depuis le 1er décembre 1895. C'est actuellement la dernière station météorologique de montagne en France occupée toute l'année. Elle propose un espace de découverte et d'animations sur la météorologie et le massif de l'Aigoual, géré par la Communauté de communes Causses Aigoual Cévennes et Météo France (>>).


Observatoire du Mont Aigoual vers 1920




 

La NOAA (institut météo américain) a mis en ligne son bilan climatologique mensuel mondial. Juillet 2018 a été le 4ème plus chaud observé sur la planète sur la période couverte par l'indicateur (soit depuis 1880). Les calculs de la NASA, selon d'autres bases méthodologiques, le classe 3ème (>>).



La carte ci-dessous expose les secteurs où les températures ont été excédentaires (notamment en Europe) et ceux où il fit plus frais que la normale 1981 / 2010.



La carte ci-dessous décrit les écarts concernant les précipitations. 



Les principaux évènements sur la planète : 



Accédez ici au bulletin complet.


 

Depuis un mois, de gigantesques incendies affectent l'ouest des États-Unis et du Canada. La Californie, le Montana et la Colombie Britannique sont durement touchés.

La Californie est ravagée par les plus grands feux de forêts de son histoire >>. 400.000 hectares de bois, soit 3 fois la superficie de la ville de Los Angeles, ont déjà brûlé. Le parc de Yosemite est resté fermé 3 semaines au public. 

Plus au nord, au Montana, en raison de la foudre, le Glacier National Park est en proie aux flammes >>.

110 feux de forêt sont actuellement recensés sur les Etats-Unis >> .

Au Canada, la Colombie Britannique subit également de nombreux feux de forêt. Les images sont aussi impressionnantes que terrifiantes.

Source : https://mobile.twitter.com/BCGovFireInfo

Source : https://mobile.twitter.com/BCGovFireInfo

Source : https://mobile.twitter.com/BCGovFireInfo

Source : https://mobile.twitter.com/BCGovFireInfo

Source : https://mobile.twitter.com/BCGovFireInfo

Cette situation est liée à des conditions anticycloniques persistantes cet été. Certains États de l'ouest des USA n'ont quasiment vu aucune goutte de pluie tomber depuis la mi-juin. Ainsi, la sécheresse de l'air et les fortes chaleurs servent de carburant aux départs de feux attisés par des vents chauds et secs qui soufflent du désert d'Arizona vers les Montagnes Rocheuses.

Ces gigantesques feux de forêt sont visibles depuis les images satellitales (points rouges). D'immenses panaches de fumées et de poussières provoqués par ces incendies s'étirent des Montagnes Rocheuses jusqu'au nord-est des Etats-Unis et au Québec au Canada.

Source : https://worldview.earthdata.nasa.gov

Source : Alexander Gert / ESA

Source : https://www.ospo.noaa.gov/Products/land/hms.html

Ces aérosols parcourent des milliers de kilomètres et réduisent fortement la visibilité. Ils entraînent également une importante pollution de l'air. Ainsi, le ciel au dessus de Seattle et Vancouver a revêtu une couleur ocre, caractéristique des poussières de souffre en suspension dans l'air.

Source : https://cliffmass.blogspot.com

Source : https://twitter.com/KyleTWN/status/1029848552007032832

La sécheresse en cours n'est pas prêt de se terminer car toute la semaine s'annonce calme et chaude. Quelques orages pourront éclater, mais de manière très locale, et la foudre pourrait allumer de nouveaux foyers. D'ici la fin août aucune dégradation pluvieuse d'envergure ni aucun rafraîchissement n'est en vue.La situation sur le front des incendies est loin d'être maîtrisée.